Le Conseil olympique d’Asie (OCA) l’a annoncé ce matin : c’est l’Arabie Saoudite qui sera hôte Jeux asiatiques d’hiver de 2029. Ils se dérouleront à Neom, une ville pas encore construire mais avec un formidable projet de une mégapole futuriste dans le nord-ouest du royaume du désert.
Citée : “Les déserts et les montagnes d’Arabie saoudite seront bientôt un terrain de jeu pour les sports d’hiver“, a déclaré l’organisation dans un communiqué, ajoutant que la décision avait été prise “à l’unanimité” (sic) lors de son assemblée générale à Phnom.
Sur les rives de la mer Rouge, le projet Neom de plusieurs centaines de milliards de dollars, entrepris par le puissant prince héritier Mohamed bin Salman, a suscité une attention considérable depuis sa première annonce en 2017. Des architectes et des économistes se sont interrogés sur sa faisabilité.
La volonté de créer un “environnement hivernal” dans le désert
Les Jeux asiatiques d’hiver devaient se tenir précisément à Trojena, un secteur montagnard de Neom où, soit disant, les températures devraient descendent en dessous de zéro en hiver elles dépassent rarement les 10 degrés de moins que sur le littoral. Cette précision est apportée par les organisateurs sur leur site internet, sans évoquer le problème des précipitations ou de chute de neige.
Trojena, qui devrait être achevée en 2026, offrira des pistes de ski toute l’année, un lac artificiel d’eau douce, des villas, des manoirs et des hôtels de luxe, selon la même source. Mohammed bin Salman promet avec ce projet de “redéfinir le tourisme de montagne dans le monde” tout en respectant les principes de l’écotourisme.
Le directeur de Neom Nadhmi al-Nasr, quant à lui, a déclaré que Trojena serait dotée “de la bonne infrastructure pour créer une atmosphère hivernale au cœur du désert et faire de ces Jeux d’hiver un événement mondial sans précédent“.
L’Arabie Saoudite déjà épinglée par les ONG
Les Jeux asiatiques d’hiver comprendront des compétitions de snowboard, de patinage artistique, de hockey sur glace et de ski. Soit un total de 47 épreuves dont 28 sur neige et 19 sur glace, selon l’OCA.
Le skieur alpin saoudien Fayik Abdile a réagit ce matin en montrant sa surprise et sa joie, lui qui n’aurait jamais pensé pouvoir skier dans son pays un jour.
Les événements sportifs se sont multipliés en Arabie Saoudite ces dernières années, accusée par des ONG de tenter de détourner l’attention des violations des droits de l’homme dans le royaume. Dans une récente interview avec l’AFP, le ministre saoudien des sports, le prince Abdulaziz bin Turki Al-Faisal, a évoqué le désir de son pays d’accueillir un jour les Jeux olympiques. Sachant aussi que le pays démarché l’Egypte et l’Italie pour une candidature conjointe pour accueillir la Coupe du monde de football de 2030.
Une décision honteuse en ces temps de conscience écologique
Comme si les leçons n’étaient pas apprises, voilà qu’un pays « puissant » économiquement se voit attribuer un événement un peu douteux quand à leurs capacités à l’accueillir. Outre les accusations de violations des droits humains, l’Arabie Saoudite présente un climat désertique où les températures dépassent bien souvent les 40 degrés.
Quand sera-t-il donc des infrastructures à construire ? De fausses montagnes et des pites de bobsleigh en plein désert ? Comment seront utilisées ces nouvelles infrastructures après l’organisation de la compétition ? Nous sommes en droit de nous demander si le comité d’organisation avait parfaitement conscience de leurs actions.